Espionnage

Nous sommes aussi douées que ces espions anglais qui ont été
cachés dans ces lieux…

Pour eux ce fut un fiasco, mais pour nous, bien que ce
fut  effectivement très laborieux,  nos
recherches ont abouti à la victoire !  Qu’on se le
dise !

Quelle est cette histoire d’espionnage?

Elle vient de m’être fournie par Régine, toujours aussi
talentueuse, qui m’a envoyée l’extrait du JIR du 1er juin 2008.

Je vous en donne quelques longs extraits :

« ….À bord , les deux hommes emportent un encombrant
matériel de transmission, aussi volumineux que pesant, composé
d’un poste émetteur-récepteur et son bloc
d’alimentation, plus des accessoires, ainsi qu’un
générateur et un accumulateur. Soit au total entre 150 et 200
kilos. Leur mission, baptisée -œBlue water-, n’a
pas été préparée dans les meilleures conditions. C’est une
mission secrète et rien ne devait transpirer. Soit ! Mais elle
n’avait non plus rien d’officiel et n’était de ce
fait pas couverte par l’amirauté anglaise. Il s’agit
d’installer dans l’île, qui vit sous le régime de Vichy
du maréchal Pétain, un réseau de transmission de renseignements par
radio…La nuit venue, alors que l’obscurité est totale, le
-œPortia- approche des côtes réunionnaises. Il aborde
l’île par l’Ouest. Nos deux espions sautent dans une
chaloupe. Sans oublier leur matériel. Les accompagnent deux hommes
chargés de ramener l’embarcation au remorqueur : le
maître d’équipage Perdreau et le second mécanicien Portal. Du
canot, voilà qu’ils distinguent des lumières. La situation se
corse. Ce ne sont que les flambeaux de pêcheurs saint-gillois. Mais
il ne faut pas que ceux-ci voient l’étrange équipage et ce
qu’il transporte. Il faut absolument passer inaperçus. À
l’approche de la barrière de corail, Simpson-Jones, le chef
de mission, s’aperçoit aussi que la mer est en train de
forcir. Au-delà du rivage, pénurie oblige, aucune lumière.
Difficile de se repérer dans ces conditions. L’équipage
n’arrive pas à trouver l’entrée de la passe. Et le
temps passe. Nos quatre hommes tournent en rond.À un moment donné,
ils s’aperçoivent que l’heure convenue pour le retour
au -œPortia- est dépassée. Plus question donc de
rebrousser chemin. Il faut à tout prix débarquer…..ils
se dirigent vers leur point de chute : la propriété
d’Ignace de Villèle, un notable qui ne cache pas sa véritable
sympathie pour le général De Gaulle. Mais il n’est pas chez
lui.

Michaël de Villèle dirige les clandestins vers la
distillerie des Filaos (ancienne sucrerie située à 1 km à
l’Est de l’embouchure de la ravine de l’Ermitage,
qui s’est auparavant aussi appelée Bruniquel, du nom de son
précédent propriétaire avant les de Villèle). L’endroit est
depuis quelques années désaffecté et il pense pouvoir les y
soustraire à la vue des villageois.

Le jeudi 26, un bateau venant de l’île soeur doit les
attendre. La nuit tombée, les quatre hommes dérobent une barque sur
la plage de Saint-Gilles, afin de le rejoindre au large. Mais le
malheur les poursuit cette fois encore : le canot prend
l’eau, se renverse et coule. Arnulphy et Perdreau périssent
noyés et leurs cadavres ne seront point retrouvés. Simpson-Jones et
Portal sont secourus par des pêcheurs et ramenés sur la terre
ferme. Ils ne sont pas sauvés pour autant, car leurs sauveteurs,
que le capitaine anglais tente d’acheter, n’ont pas
leur langue dans leur poche et s’en vont les dénoncer aux
gendarmes. L’espion anglais est interpellé
alors qu’il essaie de se dissimuler dans un réservoir dans la
cour des de Villèle. Puis son compagnon
d’infortune. Ils tentent de se disculper, en
accablant Arnulphy (qui n’est plus là pour les
contredire !) et en prétendant qu’ils sont des naufragés
dont le navire a coulé. Mais ils ne convainquent pas les
enquêteurs. Rapidement, Ignace de Villèle est lui aussi arrêté et
jeté en prison. Puis Michaël. Ainsi que Fanucci et Manès. Plus un
autre employé de l’usine de Savanna, un certain Louis
L’Estrange, qu’il avait fallu mettre dans la
confidence. Et Marthe Vetch également, qui sera… internée à
l’hôpital de Saint-Paul. Les prisonniers sont transportés à
Madagascar, que les Britanniques occuperont moins de deux mois plus
tard. …

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